Contexte
Mettre à la disposition du public des informations exactes et pertinentes nécessite un engagement personnel profond et un fort investissement de la part du professionnel du métier : le journaliste. Dans une société démocratique, bien que le rôle que joue le journalisme soit protégé par le droit à la liberté d’expression, et reconnu à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), le métier de journalisme demeure une profession soumise à de multiples contraintes : psychologiques, organisationnelles et physique. Toutefois, outre ces limitations auxquelles ils font face quotidiennement, les journalistes malgaches travaillent dans des conditions difficiles s’apparentant parfois à des aspects liés au genre.
L’environnement médiatique malgache est confronté à des défis et à des problématiques importantes. Le paysage médiatique à Madagascar laisse apparaître une polarisation et une forte politisation représentant un risque dans l’exercice du métier de journaliste. En effet, les journalistes sont poussés à éviter des sujets sensibles de peur de menaces et représailles les contraignant à l’autocensure. Toutefois, cette pratique entraîne la dégradation de la qualité de l’information, diminuant ainsi la rigueur journalistique et favorisant des informations biaisées plutôt que factuelles. D’un côté, les lois et les entités de régulation garantissant les droits des journalistes et la liberté des médias sont encore méconnus des principaux intéressés ou ne sont pas en vigueur. D’un autre côté, à défaut de moyen, les journalistes ne peuvent s’offrir les services d’une assistance juridique et se payer une défense digne d’un journaliste.
Administré par l’UNESCO, le Fonds mondial pour la défense des médias (GMDF) à travers sa mission de soutien aux organisations à but non lucratif locales œuvrent pour le renforcement de la protection juridique des journalistes. Le Programme travaille en étroite collaboration avec l’ONG ILONTSERA pour l’opérationnalisation des mécanismes nationaux garantissant un accès rapide des journalistes à une assistance juridique. Par ailleurs, alors que les hommes et les femmes journalistes sont exposés à la violence, à des menaces et/ou intimidations, les femmes journalistes sont ciblées de manière excessive par la violence basée sur le genre, y compris le harcèlement sexuel, le discours sexiste et la misogynie.
L’ONG ILONTSERA fait appel à un cabinet d’avocat pour intégrer le mécanisme national de protection et des réseaux de soutien des journalistes au travers d’une approche sensible au genre. Le prestataire travaille en étroite collaboration avec l’ONG ILONTSERA dans l’évaluation de l’efficacité des mécanismes nationaux de protection des femmes journalistes et dans la mise à disposition d’une assistance juridique destinée aux femmes journalistes.
Objectif global
Contribuer à la promotion et la protection de la liberté d’expression et de la liberté de la presse favorisant un environnement où les cadres juridiques sont propices à un écosystème médiatique pluriel, libre et indépendant.
Objectifs spécifiques
- Évaluer l’efficacité des mécanismes nationaux de protection des femmes journalistes à travers des échanges et de concertation se focalisant sur les diverses violation envers les femmes dans l’exercice de leur métier de journaliste ;
- Permettre aux femmes journalistes de défendre leurs droits et de renforcer leur sécurité dans l’accomplissement de leur travail grâce à une assistance à pro bono dispensée par le cabinet.
Résultats attendus
- Mécanismes nationaux de protection évalués au travers d’une concertation avec les femmes journalistes ;
- Cabinet de conseil juridique opérationnel et à la disposition des journalistes en particulier les femmes journalistes.
Missions et interventions
- Evaluation des mécanismes nationaux de protection des femmes journalistes ;
- Élaboration d’une méthodologie de travail et d’intervention ;
- Réception et traitement des doléances et des demandes d’assistance et de conseils juridiques ;
- Assistance dès les premières heures de garde-à-vue ou à l’apparition de menaces ;
- Assistance devant les instances judiciaires en cas de procès ;
- Élaboration des rapports d’activité trimestriels et annuels.
Profil du cabinet ou avocat
- Expériences dans l’engagement avec la société civile malgache spécifiquement dans le domaine de la protection des Droits de l’Homme, de la démocratie et de la liberté d’expression ;
- Expérience dans l’évaluation d’un mécanisme de protection juridique ou réseaux de soutien professionnel ;
- Très bonne connaissance des Droits des médias et de l’environnement médiatique et journalistique à Madagascar (Cadre légal et socioprofessionnel) ;
- Bonne assise dans le système judiciaire malgache et dûment enregistré au niveau de l’Ordre des Avocats de Madagascar ;
- Un intérêt pour l’information, les actualités et le monde des médias ;
- Disponible pour des déplacements dans les zones d’intervention du projet ;
- Dynamique, autonome et proactif.
Zones d’intervention
Le projet se focalisera sur les six (6) provinces :
- Antananarivo
- Fianarantsoa
- Toamasina
- Mahajanga
- Toliara
- Antsiranana
Durée de la mission :
12 mois non calendaire
Livrables attendus
- Méthodologie de travail et d’intervention
- Rapport d’interventions (assistance, conseils juridiques, animations cellule)
- Rapport d’activité trimestriel et annuel
Les cabinets ou avocats intéressés sont priés d’envoyer une offre technique et financière à l’adresse mail communication-manager@ilontsera.mg, au plus tard 22 novembre 2024 à 23 heures 59 minutes.