Vers le début des années 90, Madagascar a commencé à faire face à une explosion du nombre d’organes médiatiques ; dès lors les médias incarnent un espace d’expression privilégié que par une minorité détenant les pouvoirs politique et/ou économique. De ce fait, la plupart des médias sont devenus des outils au service des politiques plutôt qu’au développement ; l’information est contrôlée par cette minorité (hommes politique et/ou opérateurs économique) qui détiennent à eux seuls la quasi-totalité des grands groupes médiatiques malgaches[1] .
Cet environnement favorise alors la corruption, car dépendant des autorités politiques : dénoncer des dérives autoritaires ou pratiques malsaines au sein de l’administration semblent inconcevables pour les professionnels des médias. D’autant plus que la plupart des actions gouvernementales manquent de transparence et que les autorités ou des particuliers cherchent à dissimuler des événements afin de ne pas honorer leur redevabilité sociale à l’endroit de la population malgache. Désinformation et mal information menacent l’émancipation de l’opinion publique et de facto le développement économique de la société malgache.
Il y a lieu toutefois de soulever le fait que malgré la prépondérance de cette logique politique et/ou commerciale, les journalistes tentent bien que mal de faire des efforts pour assurer leur rôle primordial : informer dans une optique d’empowerment citoyen. Pour une grande majorité des journalistes (d’investigation) affiliés aux organes de presse traditionnel, l’information se limite aux expositions et dénonciations des faits, sans réellement pouvoir rendre public l’intégralité de leur recherche et en assurer un suivi permanent, à cause des pressions diverses comme présentées auparavant.
Les journalistes freelance de leur côté, sont plus indépendants et libres à s’impliquer dans un travail d’investigation de par leur disponibilité, et la marge de manœuvre que leur offre cette indépendance. Il semble pourtant pertinent de réfléchir sur une éventuelle coopération de ces journalistes indépendants et des organes de presse car ces derniers sont par excellence un médium permettant d’atteindre le plus grand nombre de consommateurs citoyens ; premiers bénéficiaires de tout traitement d’information.
C’est dans cette optique que les deux membres de la société civile œuvrant dans le l’environnement des médias et de la communication Malagasy Press Independant (MPI) et Ilontsera, avec l’appui des partenaires techniques et financiers inspirent à encourager les journalistes indépendants à s’orienter davantage vers des investigations sur des sujets sociaux d’intérêt public d’une part ; et contribuer à la normalisation du journalisme d’investigation à Madagascar d’autre part. Une production cross-médiatique d’investigation se focalisant sur une thématique clé dans le cadre du développement durable de Madagascar qui est « l’environnement hospitalier et le cadre sanitaire de la population malgache » est alors le résultat attendu à la fin des formations qui seront disposées. Il est attendu de ces productions, un apport conséquent dans le changement de comportements de tous les acteurs (administration publique, agents de santé, citoyens…) ; dans un esprit de valorisation du respect de l’être humain dans le milieu sanitaire.
Le produit sera ainsi un reportage de 16 minutes en format cross-média, tenant compte du droit à l’accès à l’information, les différents supports médiatiques méritent d’être valorisés. De ce fait, la formation requiert une diversité de formateurs spécialisés dans chaque média utilisé.
[1] Université d’Eté des Médias et de la Communication – Ilontsera