Comme l’a déclaré Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l’ONU, « l’information et la liberté sont indivisibles ». Selon lui, « la révolution de l’information est impensable sans démocratie, et une véritable démocratie est inimaginable sans liberté de l’information ».
En effet, l’information joue un rôle essentiel dans les sociétés démocratiques. Elle aide à dévoiler les mensonges et à lutter contre la désinformation ; elle décrédibilise les discours de haine et encourage la compréhension interculturelle. Elle permet de combattre l’extrémisme, facilite la prise de décision éclairée et améliore la transparence et la responsabilité.
Cependant, pour que l’information puisse jouer ce rôle si important, tout le monde doit y avoir un accès égal – et les pays doivent adopter des dispositions constitutionnelles, réglementaires et politiques à cet effet. Selon nos chiffres actuels, un peu plus des deux tiers des États membres de l’ONU l’ont fait.
C’est pour cela que l’UNESCO s’efforce de protéger et de promouvoir l’accès à l’information en tant que droit fondamental de l’être humain et en tant qu’étape essentielle sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable. Dans le cadre de ces efforts, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 28 septembre Journée internationale de l’accès universel à l’information – reconnaissant ainsi son rôle dans le développement, la démocratie et l’égalité.
Cette année, la Journée internationale est axée sur les difficultés et les possibilités d’accès à l’information dans un monde numérique. Les technologies numériques façonnent la manière dont nous communiquons et accédons à l’information dans le monde entier. Pourtant, en Afrique par exemple, seuls 14 % des ménages ont accès à Internet, contre 57,4 % au niveau mondial.
Toutefois, il ne suffit pas d’accélérer et de renforcer les efforts en faveur d’une connectivité Internet abordable, ouverte, sécurisée et de qualité, il faut également faire en sorte que tous les individus soient en mesure de chercher des informations, de les recevoir et de les relayer. Cela signifie que le contenu proposé est divers et disponible dans de multiples langues.
Cela suppose en outre de développer des compétences grâce, notamment, à l’éducation aux médias et à l’information, afin que les individus puissent contribuer aux contenus efficacement et en faisant preuve d’esprit critique – autre défi important à l’ère du numérique.
Pour examiner ces problématiques de plus près, l’UNESCO organisera une conférence mondiale en Ouzbékistan sur le thème « Intelligence artificielle, gouvernance en ligne et accès à l’information » à l’occasion de cette édition 2022 de la Journée internationale de l’accès universel à l’information. Les débats porteront sur la façon dont l’IA peut être utilisée pour donner à tous les moyens d’accéder à l’information, tout en remédiant aux risques qu’elle crée – en s’appuyant sur la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle, adoptée par les 193 États membres de l’UNESCO en novembre 2021.
Les sociétés contemporaines ont besoin d’un accès inclusif à l’information pour construire un avenir juste, pacifique et durable. En conséquence, l’UNESCO appelle tous les pays à faire de l’information un bien public mondial.