- Le programme ARISA
Advancing Rights in Southern Africa (ARISA) ou « Faire avancer les droits en Afrique australe » est un programme régional de cinq ans qui vise à améliorer la reconnaissance, la sensibilisation, le respect et l’application des droits de l’homme dont la liberté d’expression et les droits numériques dans les pays de la SADC, y compris la protection des plus vulnérables et marginalisés.
Financé par l’USAID et mis en œuvre par un consortium d’ONG internationales dont l’américaine Freedom House (FH) en partenariat avec l’American Bar Association Rule of Law Initiative (ABA/ROLI-association des avocats des États-Unis), Internews et Pact, ARISA soutient les interventions nationales et régionales dans huit pays de la région d’Afrique australe : Angola, Botswana, eSwatini, Madagascar, Lesotho, Mozambique, Namibie et Afrique du Sud.
ARISA intervient dans les domaines suivants :
La consolidation d’un environnement propice à la promotion et à la protection des droits humains fondamentaux ; Le renforcement de capacité des acteurs régionaux et locaux de la société civile à agir contre la violation de ces droits ; L’amélioration de la participation citoyenne dans l’amélioration de l’état de droit et de la protection des droits de l’homme ; La promotion des pratiques Sud-Sud pour le partage des connaissances et des ressources afin de faire progresser les efforts pour lutter contre les violations des droits humains.
- Le contexte à Madagascar
Madagascar dispose de loi sur la communication et les médias ainsi qu’une loi contre la cybercriminalité mais celles-ci ont tendance à insister plus sur la répression que l’éducation et la protection des droits et des libertés qui sont pourtant garanties par la Constitution malagasy et les chartes et conventions internationales que Madagascar a ratifiées. D’autres lois en la matière sont en chantier notamment le projet de loi sur l’accès à l’information à caractère public et l’Avant-projet de loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme.
Ces lois sont assez récentes et à cause d’un manque d’information et de sensibilisation beaucoup de citoyens ignorent leur droits et leurs responsabilités et sont poursuivis pour des délits d’opinion ou ont peur de s’exprimer librement dans les médias sociaux comme c’est le cas notamment des lanceurs d’alerte et des défenseurs des droits humains qui sont pourtant des éléments essentiels dans la défense de la démocratie. Il arrive aussi que la loi soit utilisée à des fins politiques et peut porter atteinte à la liberté et aux droits de l’homme avec des réseaux sociaux devenus le théâtre des discours haineux, la désinformation, la manipulation et autres atteintes à la vie privée.
Par ailleurs, en général, les initiatives en termes d’éducation aux médias et à l’information sont quasi-inexistantes face à des outils et des technologies en rapide évolution disposant aussi bien de ses bons que mauvais côtés et nécessitant un minimum de connaissance, de savoir-faire et de savoir-être. Et pourtant il n’existe presque pas d’avocats et de juristes spécialisés dans ces nouveaux domaines encore moins d’une structure d’éducation numérique et d’accompagnement socio-médiatique.
- Le projet « e-taray »
C’est la raison d’être du projet « e-taray » qui vise à créer une structure indépendante, en l’occurrence une Cellule juridique d’écoute, d’assistance et de conseils gratuits pour la défense des droits numériques des citoyens et de la liberté des médias. Des séances de formation d’autres juristes issus de la société civile, des journalistes, des bloggeurs et des défenseurs des droits humains dans les 6 provinces du pays sont ainsi prévus avant la mise en place et l’opérationnalisation de cette cellule en matière de droits des médias, de l’information et de la presse et des droits numériques.
- L’objectif principal
Les citoyens, les défenseurs des droits humains dont les lanceurs d’alerte et les journalistes connaissent bien leurs droits et leurs responsabilités numériques et puissent s’exprimer et agir librement dans l’espace numérique pour apporter leur part dans la co-construction de la démocratie et du « mieux vivre ensemble » à Madagascar.
- Les objectifs spécifiques
- Une cellule juridique est fonctionnelle pour protéger les droits numériques des citoyens et la liberté des médias qui font entièrement partie des droits humains fondamentaux.
- En cas de violation des droits humains dont les droits numériques, des avocats et des juristes spécialisés peuvent assister et conseiller les victimes.
- Les citoyens et les journalistes sont éduqués en termes de pratiques numériques et d’utilisation des réseaux sociaux et connaissent mieux les lois en vigueur, leurs droits et leurs responsabilités.
- Tous les acteurs médiatiques et numériques participent dans la promotion des libertés en ligne et la responsabilisation des pratiques numériques.
- Les activités
- Mise en place de la Cellule d’assistance juridique au sein d’Ilontsera
- Formation des acteurs –cibles du projet (journalistes, juristes, société civile, bloggeurs, lanceurs d’alertes)
- Numéro d’appel gratuit pour recevoir et traiter les demandes d’assistance et de conseils
7- Durée du projet : 18 mois
8- Lieux d’intervention : Provinces : Toliara, Fianarantsoa, Toamasina, Antananarivo, Mahajanga, Antsiranana